La transition alimentaire

Pour tout changement d'alimentation chez le chien et le chat, on recommande d’effectuer une transition alimentaire plus ou moins longue. Mais dans quel but exactement ?

Que ce soit pour changer de marque de croquettes, passer à une ration mixte ou modifier totalement le type d’alimentation… il faut donner le temps aux enzymes et aux bactéries du système digestif de s'habituer. Au début, avec de toutes petites quantités pendant plusieurs jours, puis en augmentant les quantités progressivement.

Une transition trop rapide peut empêcher la bonne assimilation des nutriments. Non digérés, ils peuvent mener à des pets malodorants, des selles molles voir des diarrhées qui risquent de perturber la santé de votre animal, d’autant plus s’il est jeune.

De croquettes à croquettes

La première étape, à laquelle on ne pense pas forcément, consiste à peser son animal. On conseille de bien suivre l’évolution de son indice corporel pendant et après la transition, afin d’adapter sa ration si besoin.

Pour un changement de gamme de croquettes au sein d'une même marque, les ingrédients utilisés étant bien souvent sensiblement les mêmes, une transition rapide de 5 à 7 jours suffit la plupart du temps.

Transition étape 1
Transition étape 2
Transition étape 3
Transition étape 4

Dans les autres cas, il faut effectuer une transition sur une durée comprise entre 1 à 4 semaines. Tout est fonction de la sensibilité digestive de votre chien ou de votre chat. Mais également du nombre d’éléments qui peuvent changer : le process de fabrication, les ingrédients, la source d’amidon, les types de viandes ou de poissons, etc…

Attention tout de même à un détail qui a une grande importance : l’ancienne et la nouvelle marque n’ont certainement pas la même densité énergétique. De ce fait, 100% de l’ancienne marque ne fait pas forcément le poids (la quantité) de 100% de la nouvelle marque.

Pour une ration journalière contenant : 75 % ancienne marque + 25 % nouvelle marque
- l'ancienne marque en 100% = 600 g/jour
- la nouvelle marque en 100% = 500 g/jour

Donc chaque ration sera de :
- ancienne marque 75 % : 600 x 75 / 100 = 450 g
- nouvelle marque 25 % : 500 x 25 / 100 = 125 g

Peu importe le type de transition, le principe reste le même : pensez à bien calculer vos doses !

De croquettes à pâtées/ration ménagère

Dans ce cas, même technique qu’avec les croquettes, il faut introduire vraiment doucement la pâtée tout en diminuant en proportion les croquettes.

Attention car la pâtée est un aliment très riche en eau contrairement aux croquettes. Il peut y avoir des risques importants de selles molles voire de diarrhées. Mais pas de panique : y aller tout en douceur permet justement d’éviter ce type de désagrément.

Vous pouvez mélanger croquettes et pâtée dans la même gamelle pour les donner en même temps. Ou les donner séparément, les croquettes le matin et la pâtée le soir par exemple. On peut aussi garder une alimentation mixte croquettes/pâtées, cela peut améliorer l’appétence de la gamelle surtout si votre animal à tendance à bouder ses croquettes.

Si vous passez à la ration ménagère, le principe reste le même. Vous pouvez tout à fait donner des croquettes le matin et la ration ménagère le midi et/ou le soir. Vous n'avez plus qu'à jouer sur les doses de façon progressive pour arriver au résultat final souhaité : 100% ration ménagère ou alors 50% croquettes + 50% ration ménagère.

De pâtées à pâtées

Une transition n’est pas toujours obligatoire mais peut tout de même éviter bien des soucis, surtout si vous testez des nouveautés avec des viandes exotiques.

Varier les pâtées c’est très bien, mais attention à toujours le faire en douceur, au début, afin d’habituer votre animal à ces nouveaux aliments. Et surtout, cela aide à repérer plus facilement les sensibilités ou intolérances potentielles.

En cas de problèmes

N'hésitez pas à vous arrêter sur une "étape" au moindre signe d'intolérance, le temps que le système digestif se stabilise. Puis reprendre en douceur là où vous vous êtes arrêté.

Si les diarrhées ne passent pas, n’hésitez surtout pas à revenir en arrière dans la transition, et à faire un tour chez votre vétérinaire si les symptômes persistent. Le souci peut aussi venir d'ailleurs…

Si vous voyez du sang dans les selles, consultez rapidement votre vétérinaire. Arrêtez immédiatement les éventuels probiotiques car si la paroi intestinale est endommagée, y apporter des bactéries (aussi intéressantes soient-elles) n'est pas une bonne idée.

Si au bout de 2 mois après la fin de la transition, et malgré les divers compléments utilisés, votre animal a toujours des selles molles, très odorantes avec des gaz réguliers, il est tout à fait possible que sa nouvelle alimentation ne lui convienne tout simplement pas. Essayez d’éviter la même source de glucides et la même source de protéines dans votre prochain choix.

Si les croquettes actuelles ne conviennent pas, que votre chien ou chat est déjà en diarrhée et qu'aucune solution déjà testée ne convient. Alors vous pouvez passer à un nouvel aliment, idéalement très digeste, sans transition. Par exemple, une ration ménagère simplifiée, sinon une pâtée de qualité avec une composition simple, ou à défaut, une croquette idéalement avec du riz comme seule source d'amidon.

Si vous savez votre compagnon "sensible", n’hésitez pas à rallonger la transition et à prendre votre temps. Vous pouvez soutenir sa flore intestinale au moyen d’un mélange de pré + probiotiques.

Les compléments alimentaires

Lors d’un changement d’alimentation, Il est parfois utile de soutenir le système digestif (et avec lui le système immunitaire de votre animal) grâce à certains compléments alimentaires : les prébiotiques et probiotiques.

Les prébiotiques sont des substances composées généralement de sucres liés connus sous le nom d'oligosaccharides et de polysaccharides à courte chaîne, qui favorisent la croissance de certaines bactéries de type probiotique et l'activité du microbiote intestinal.

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (bactéries ou levures) ajoutés à certains produits alimentaires, comme les yaourts par exemple. Lorsqu’ils sont consommés régulièrement et en quantité suffisante, ils exercent un effet potentiellement bénéfique sur la santé.

Voici quelques références intéressantes :

Un produit probiotique peut être toléré différemment d’un animal à un autre. L’effet des probiotiques ne dépend pas uniquement de la bactérie, mais aussi des caractéristiques propres de l’animal qui les consomme.

Les transitions intermédiaires

Parlons rapidement d’un sujet un peu "polémique" dans le petit monde de l'alimentation canine et féline. A savoir la transition par pallier de 10% de glucides.

Sous prétexte de diminuer progressivement le taux de glucides, vous êtes parfois encouragés à multiplier les transitions. Sauf cas particuliers, ou situations précises, ceci est une très mauvaise idée.

Procéder à plusieurs transitions implique de multiplier les changements alimentaires pour votre animal. La flore intestinale doit ainsi s’adapter plusieurs fois… ou en tout cas tenter de le faire. Vous augmentez aussi les risques qu’un ingrédient ne soit pas, ou mal toléré et occasionne ainsi des symptômes digestifs tels que des diarrhées. Et surtout, le taux de glucides n’est absolument pas le paramètre le plus important conditionnant la tolérance digestive.

De plus, s’il fallait encore un argument pour vous montrer l’inutilité de la chose… lorsque vous procédez à une transition correcte, le taux de chaque macronutriment (protéines, glucides, lipides) évolue inévitablement de manière progressive… c’est mathématique.

Une transition directe vers la nouvelle alimentation est toujours la bonne solution.