Tout savoir sur les vitamines

Les vitamines jouent un rôle vital pour l'organisme du chien et du chat. En ration ménagère, la moitié des vitamines est apportée par les ingrédients frais et l'autre moitié par le CMV. Dans le cas des croquettes, on apporte les vitamines par les différents ingrédients mais également sous une forme purifiée via différents additifs.

Les vitamines sont divisées en deux familles : les solubles dans les graisses ou liposolubles (A, D, E, K), et les solubles dans l’eau ou hydrosolubles (B et C). La plupart ne sont pas synthétisées par l'organisme, elles doivent donc être apportées par l'alimentation de façon régulière. En cas de consommation excessive, les vitamines liposolubles s’accumulent dans le corps et peuvent devenir toxiques.

La vitamine A

Nos poilus ont des besoins assez élevés en vitamine A (rétinol). Elle est requise à un taux d’environ 5000 ul/kg d’aliment. La carence en vitamine A induit des problèmes oculaires, cutanés ainsi que des anomalies de la reproduction. La carence en vitamine A induit des problèmes oculaires, cutanés ainsi que des anomalies de la reproduction.

Dans l'organisme, le rétinol permet l'adaptation de la vision à l'obscurité. Il permet également la synthèse des protéines et de certaines hormones utiles à la reproduction. Au niveau de la peau et du pelage, le rétinol régule la croissance des cellules épidermiques ainsi que la production de sébum. Il permet de lutter contre la séborrhée et les pellicules qui se forment souvent après un épisode de prurit. Le rétinol agit en synergie avec le zinc et les acides aminés soufrés.

Contrairement à nous ou aux chiens, les chats ne peuvent pas synthétiser la vitamine A à partir du bêta-carotène des fruits et des légumes. Il leur faut donc des sources animales de vitamine A (abats, poissons, viandes, œuf) pour ne pas être carencé. Cependant, le bêta-carotène reste utile pour les chats car c’est un puissant antioxydant comme la vitamine E.

Les aliments les plus riches en vitamine A sont l’huile de foie de morue et les foies d’animaux. Et parmi les produits plus couramment consommé on a le beurre, la crème, les fromages et les œufs.

Les vitamines du groupe B

Les différentes vitamines du groupe B sont présentes essentiellement dans les levures et les viandes. Les céréales en contiennent une très très petite quantité. Elles sont importantes notamment pour tout ce qui concerne la circulation sanguine, la qualité de la peau et du pelage, les systèmes nerveux et cardiaque.

La levure de bière est très riche en vitamines du groupe B, elle facilite la digestion et améliore la qualité et la beauté du pelage. Attention cependant aux excès en quantité ou sur la durée qui peuvent provoquer des selles molles voire des diarrhées.

B1 (Thiamine)

La thiamine est une molécule essentielle impliquée dans de nombreuses réactions biochimiques complexes permettant la production d’énergie pour la cellule. Mais elle est surtout indispensable au fonctionnement du système nerveux, en permettant la synthèse d’un neurotransmetteur : l’acétylcholine. L'organisme ne peut pas la synthétiser, il est donc primordial de l’apporter par l’alimentation.

B2 (Riboflavine)

La riboflavine est ce que l’on appelle un "coenzyme" (substance indispensable au fonctionnement d'une enzyme) pour de nombreuses réactions biochimiques : production d’énergie à partir des graisses, catabolisme des acides aminés, fonctionnement de la centrale énergétique de la cellule. La vitamine B2 participe ainsi au métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. La vitamine B2 est très répandue dans la nature et est produite par les bactéries intestinales chez le chien et le chat.

B3 (Niacine)

Aussi appelée vitamine PP, acide nicotinique ou nicotinamide, la niacine est utile dans le processus de régulation des hormones liées au stress et améliore la circulation sanguine. L’activation de la niacine permet à l’organisme de faire fonctionner toutes ses réactions d’oxydoréduction. Elle est essentielle à la production d’énergie à partir des graisses et des sucres. La vitamine PP existe en quantités particulièrement importantes dans les viandes, les poissons, la levure, les céréales et les champignons.

B4 (Choline) et B7 (Inositol)

La choline et l’inositol permettent de prévenir l’accumulation pathologique d’acides gras dans le foie. Ce ne sont pas des vitamines au sens propre, même si elles sont rattachées aux vitamines du groupe B. L’organisme est capable de synthétiser la choline dans le foie mais cette synthèse n’est cependant pas toujours suffisante pour couvrir les besoins. Choline et inositol travaillent ensemble à l’édification des membranes cellulaires. L’inositol fait partie intégrante de la gaine de myéline qui recouvre les nerfs alors que la choline permet la fabrication des terminaisons nerveuses.

B5 (Pantothénique)

L’acide pantothénique entre dans la composition du coenzyme A, lequel est impliqué dans pratiquement tous les métabolismes. L’acide pantothénique joue un rôle très efficace dans la protection cutanée en favorisant la synthèse des lipides cutanés. Dans l’organisme, la vitamine B5 permet la synthèse de stéroïdes et d’hormones comme le cortisol ou l'adrénaline. Presque tous les aliments contiennent de la vitamine B5, mais les abats, les œufs, les volailles, les viandes et certains fromages en sont particulièrement riches.

B6 (Pyridoxine)

Le terme vitamine B6 regroupe en réalité 3 composés : la pyridoxine, le pyridoxal et le pyridoxamine. La vitamine B6 est nécessaire à la glycogénolyse qui consiste en la dégradation du glycogène (forme de réserve de l’énergie) du foie en glucose (énergie directement utilisable). Elle intervient dans la synthèse des globules rouges et dans la formation de l’hémoglobine, associée aux vitamines B9 et B12. Elle contribue également à réguler l’activité hormonale et à réduire la fatigue. Les besoins en vitamine B6 augmentent avec la teneur en protéine d'un aliment.

B8 (Biotine)

La biotine intervient dans le catabolisme (réactions chimiques de dégradation) du glucose, des acides gras et de certains acides aminés. La vitamine B8 est essentielle à la synthèse de certains autres acides gras. De plus, elle protège la peau et les muqueuses de l’oxydation cellulaire. Elle favorise également le renouvellement des cellules et la régulation des systèmes hormonaux. La vitamine B8 est présente dans presque tous les aliments, mais particulièrement dans les abats (foies), les légumineuses, les fruits à coque et les viandes.

B9 (Folique)

Cette vitamine est indispensable pour tous les tissus où les cellules se multiplient rapidement. Le développement d'un fœtus accru fortement le besoin en vitamine B9, une carence peut facilement s’installer chez la mère si elle n’en reçoit pas suffisamment. La vitamine B9 participe à la division cellulaire, la formation des globules rouges, ou encore le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire. Elle est également impliquée dans la production du matériel génétique, comme par exemple l'ADN.

B12 (Cobalamine)

Impliquée en tant que coenzyme dans de nombreuses réactions biochimiques essentielles, la vitamine B12 joue un rôle primordial dans la synthèse des protéines et dans la production de globules rouges. On observe également que la vitamine B12 exerce une nette action sur la croissance. La particularité de cette dernière est d’être la seule vitamine qui nécessite dans sa formule chimique l’intégration d’un élément minéral : le cobalt. Ainsi, elle tire son nom (cobalamines) de la présence de cobalt dans sa formule chimique. La vitamine B12 se trouve essentiellement dans les produits d’origine animale comme les abats (foie, rognons, cervelle), les poissons, les coquillages, les crustacés ainsi que les œufs. On peut prescrire des compléments alimentaires sous forme de gélules, d’ampoules ou parfois de piqûres en cas de carence.

La vitamine C

La vitamine C (aussi appelée acide ascorbique) est généralement considérée comme non indispensable au chien et au chat. Peu le savent mais l’acide ascorbique n’est pas une vitamine au sens strict chez nos animaux qui peuvent le synthétiser par le foie en quantité suffisante. Mais un apport en vitamine C par l'alimentation peut-être intéressant dans certaines situations. Il permet d’aider à prévenir ou à traiter les maladies liées au vieillissement.

L’acide ascorbique assure diverses fonctions vitales dans l’organisme comme la neutralisation des radicaux libres (antistress oxydatif), la régénération de la vitamine E ou encore le métabolisme du fer. La vitamine C joue également un rôle dans certaines réactions immunitaires anti-infectieuses. Elle est absorbée principalement par l’intestin grêle et, en beaucoup plus faible quantité, par la bouche et l’estomac.

Ce sont les fruits et les légumes colorés et crus qui contiennent le plus de vitamine C. Par exemple le poivron rouge, l'orange, le citron, le pamplemousse, la framboise, la fraise, le brocoli ou la tomate. Il faut cependant faire attention à l’air, l’eau et la chaleur qui peuvent détruire la vitamine C.

La vitamine D

Cette vitamine joue un rôle essentiel dans la régulation des métabolismes du calcium et du phosphore :

  • augmentation de l’absorption intestinale du calcium et du phosphore
  • optimisation de la fixation (ou de la libération) du calcium par l’os
  • diminution des pertes en calcium et en phosphore au niveau urinaire

Nos carnivores domestiques ne peuvent pas synthétiser la vitamine D, celle-ci est donc vitale et doit être apportée par l’alimentation. Carences comme excès peuvent être la source de pathologies graves (douleurs articulaires, rachitisme, ostéomalacie, calcifications anormales).

La vitamine D est une vitamine liposoluble qui existe sous deux formes : la D2 produite par les végétaux, et la D3 produite par les animaux. Ces deux formes exercent les mêmes activités biologiques. Elles se convertissent dans l’organisme en une même substance, communément appelée vitamine D. Cependant, la D3 s’assimile mieux que la D2 car elle a une action deux fois plus importante pour une dose équivalente.

Les viandes et végétaux contiennent souvent très très peu de vitamine D. Les sources naturelles étant les abats (foie), les poissons gras, le jaune d’œuf, le lait et ses dérivés. Deux voies permettent de couvrir les besoins quotidiens : le soleil et la consommation d’aliments riches en vitamine D.

La vitamine E

La vitamine E s’utilise en nutrition pour prévenir ou traiter de nombreuses maladies comme celles liées au vieillissement de l’organisme, les maladies cardio-vasculaires, les cataractes ou les affections neurologiques dégénératives.

En effet, elle protège la cellule contre l’action des "radicaux libres" qui sont naturellement produits par les cellules au cours des processus d’oxydation biologique. Il existe un équilibre entre ces radicaux libres et les molécules antioxydantes. Lorsque cet équilibre est rompu, on parle alors de "stress oxydatif" néfaste pour les cellules et pour la santé.

Les aliments les plus riches en vitamine E sont les huiles (en particulier l'huile de tournesol, de noisette et de colza), les margarines élaborées à partir d’huiles ainsi que les fruits secs oléagineux (amande, noisette, noix). On en trouve également dans les fruits et légumes (mûre, pêche, kiwi, avocat, épinard, brocoli), les poissons et les œufs.

La vitamine K

La vitamine K existe principalement sous deux formes : la vitamine K1 (phytoménadione, phylloquinone ou phytonadione) et la vitamine K2 (ménaquinones). Elle est apportée à la fois par l’alimentation mais également par la flore intestinale. La vitamine K est essentielle à la coagulation du sang et au métabolisme des os.

Il n'est généralement pas nécessaire d'ajouter de la vitamine K. Cependant, il a été cité des cas où des aliments en conserve pour chats riches en poisson auraient augmenté le risque de coagulation retardée. Par conséquent, il a été suggéré de supplémenter en vitamine K les aliments riches en poisson comme le précise le guide nutritionnel de la FEDIAF.

L'absorption des vitamines

Outre l'assimilation des nutriments, l'intestin régule l'absorption des vitamines. Les vitamines liposolubles A, D et E sont absorbées avec les lipides, de même que la vitamine K. Cette vitamine est également produite par les bactéries de l'intestin grêle. Sauf quelques rares exceptions, les vitamines hydrosolubles sont absorbées par diffusion.

L'absorption de la cobalamine (vitamine B12) est soumise à un processus plus complexe. Elle se produit en association avec le facteur intrinsèque (FI). Chez le chien, le pancréas est le principal producteur de FI. Chez le chat, cet organe est le seul qui produit du FI. Les chiens atteints d'entéropathie et les chats souffrant d'entéropathie, de cholangite, d'angiocholite ou de troubles pancréatiques sont plus exposés aux carences en cobalamine en raison de la réduction de l'absorption.

Les bactéries intestinales consomment de la cobalamine et il semblerait qu'une quantité excessive de bactéries provoque une carence en vitamine B12. Des cas cliniques d'erreurs innées du métabolisme à l'origine d'un déficit en cobalamine ont été rapportés chez le chat et le chien.